Budget alimentaire des Français en 2025 : arbitrages, inflation et nouvelles habitudes

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VCD
Nutritionniste Diététicien
français budget alimentaire aux courses

Après une décennie marquée par des hausses de prix successives, le budget alimentaire des ménages français reste sous tension mais se recompose. Le prix demeure le critère n°1 d’achat, tandis que la qualité gustative, l’origine et la composition nutritionnelle gagnent du terrain. Une majorité de Français déclare être prête à dépenser un peu plus pour « mieux consommer », à condition d’y voir un bénéfice concret (goût, santé, local, environnement).

Chiffres 2025 – ordres de grandeur

• Budget alimentaire moyen par foyer (à domicile, hors restauration) : ~430–480 € / mois, selon composition et lieu de vie.

• Foyers < 1 000 € de revenus mensuels : ~260–320 € ; foyers ≥ 3 500 € : ~600–800 €.

• Couples avec enfants : ~600–750 € ; 18–24 ans : ~250–340 € ; 60 ans et + : ~470–540 €.

• Part du budget « alimentation » perçue comme trop élevée : en légère baisse vs 2015, malgré une perception d’inflation durable.

Un budget « piloté » plus finement qu’en 2015

La moitié des ménages dit surveiller de près ses dépenses alimentaires. Beaucoup arbitrent entre marques nationales, marques de distributeurs et premiers prix selon les catégories : produits du placard et entretien basculent vers les MDD, tandis que le frais de qualité (fruits, légumes, protéines) reste un poste de valeur où l’on accepte plus facilement un léger surcoût.

Près d’un Français sur deux se dit prêt à payer plus cher pour un produit perçu comme meilleur (goût, composition courte, origine locale, labels). Cette intention progresse surtout chez les 60 ans et + et les foyers à revenus confortables ; elle est plus contrainte chez les étudiants et les revenus modestes.

Où va l’euro du panier ? (profil moyen)

Frais (fruits & légumes, viande/poisson, œufs/laitiers) : ~40–45 %

Épicerie sèche (pâtes, riz, conserves, petit-déj) : ~25–30 %

Surgelés & prêts à consommer : ~8–12 %

Boissons (non alcoolisées/alcool) : ~8–12 %

Autres (bébé/animaux/occasionnels) : ~5–8 %

Prix vs qualité : comment les Français arbitrent

Le prix reste le premier critère cité, mais il recule légèrement au profit de la qualité gustative, de la composition nutritionnelle et de l’origine. L’étiquette Nutri-Score (quand elle est visible) facilite la comparaison dans les rayons. Les labels (bio, AOP/IGP, Label Rouge) sont davantage choisis pour les occasions ou certaines catégories « plaisir », tandis que le quotidien s’équilibre via MDD, vrac et promotions.

Côté circuits, les supermarchés restent dominants, le hard-discount a gagné du terrain, et le drive/e-commerce reste installé pour les foyers pressés. Les commerçants spécialisés (boucher, primeur, boulanger) demeurent attractifs sur la qualité et le conseil, mais leur fréquentation est sensible au prix.

Comportements d’économie (2025)

Anti-gaspi : cuisine des restes, planification des menus, congélation.

Comparaison systématique des prix et bascule vers MDD sur l’épicerie.

Promos ciblées sur catégories non sensibles (boissons, entretien), moins sur le frais de qualité.

Batch-cooking, recettes « cœur de saison », légumineuses pour alléger le poste protéines animales.

L’alimentation reste un plaisir… cadré par le budget

Pour une majorité, manger bien demeure un plaisir et un marqueur de qualité de vie. Les foyers à revenus élevés déclarent plus souvent dépenser davantage pour ce plaisir ; les foyers modestes cherchent des solutions créatives pour préserver le goût (cuisine maison, achats directs, jardins/AMAP). Les couples consacrent proportionnellement plus au plaisir culinaire que les célibataires, et la région parisienne affiche des budgets plus élevés que la plupart des régions, surtout sur la consommation hors domicile.

Panier « qualité sans explosion de budget »

• Base : fruits & légumes de saison (marché/drive fermier), céréales complètes, légumineuses, huile colza/olive.

• Protéines : alterner œufs, volaille, poisson surgelé ou en conserve, tofu/tempeh ; limiter la viande rouge.

• Laitiers : yaourts nature/MDD + fromages à la coupe pour l’occasion.

• Plaisirs cadrés : boulangerie du quartier, chocolat noir, café/thé de qualité mais portions maîtrisées.

Les Français en 2025 : ce qu’il faut retenir

  • Le budget alimentaire moyen augmente vs 2015 mais reste piloté : on déplace les dépenses vers le frais utile et on économise sur le placard.
  • Le prix reste central, sans écraser la qualité gustative, la composition et l’origine.
  • Les comportements anti-gaspi et les légumineuses s’installent durablement.
  • Une majorité dit prête à payer un peu plus pour « mieux manger », selon la valeur perçue.

Sources 2025

Enquêtes de consommation françaises récentes (instituts d’opinion), indicateurs macro-éco nationaux, baromètres « budget alimentaire » et études sur l’évolution des circuits d’achat.

Synthèses 2015→2025 : tendances de prix, arbitrages ménages, progression des MDD, développement drive/e-commerce, montée des critères nutrition/origine.