Plusieurs maladies réduisent l’absorption de vitamine B12 : l’anémie de Biermer, les atteintes digestives chroniques (Crohn, cœliaquie) et certaines chirurgies de l’estomac ou de l’intestin.
Selon une méta-analyse PubMed 2022, près de 20 % des adultes de plus de 60 ans présentent une carence en vitamine B12, entraînant des troubles neurologiques ou de l’anémie lorsqu’elle n’est pas traitée.
La vitamine B12 est essentielle à la formation des globules rouges et au fonctionnement du système nerveux. Quand son absorption est bloquée, l’organisme développe une carence progressive, souvent silencieuse au début.
Comme nous allons le voir, plusieurs pathologies sont responsables de cette baisse, chacune par un mécanisme différent.
L’anémie de Biermer : la cause la plus connue
L’anémie de Biermer (ou anémie pernicieuse) est une maladie auto-immune qui empêche l’absorption de la vitamine B12.
Elle détruit les cellules de l’estomac produisant le facteur intrinsèque, une protéine indispensable pour capter cette vitamine au niveau de l’intestin.
Résultat : une carence progressive, associée à des symptômes comme la fatigue, la pâleur, des fourmillements ou des troubles de mémoire.
Cette pathologie reste la cause la plus documentée de déficit sévère en B12.
Les maladies digestives chroniques qui réduisent l’absorption
Les maladies inflammatoires de l’intestin (MICI) comme la maladie de Crohn ou la rectocolite hémorragique perturbent l’absorption des nutriments, dont la B12.
Quand l’iléon terminal (zone d’absorption principale de la vitamine B12) est atteint ou opéré, le risque de carence est majeur.
La maladie cœliaque peut également induire une malabsorption, même si elle touche d’abord le fer et le folate.
Mais à long terme, l’inflammation chronique de l’intestin grêle entraîne aussi un déficit en vitamine B12.
Bon à savoir : toute chirurgie de l’intestin ou de l’estomac (by-pass gastrique, résection iléale) expose également à une carence durable en vitamine B12.
Quels signes doivent alerter ?
Une carence en B12 évolue lentement et ses symptômes sont parfois confondus avec d’autres troubles. Voici les signaux les plus fréquents :
- Fatigue persistante, essoufflement, baisse de performance.
- Engourdissements, picotements, troubles de la marche.
- Troubles de mémoire, irritabilité, baisse de concentration.
- Langue lisse, douloureuse, avec brûlures.
Situation | Symptômes fréquents | Pourquoi |
---|---|---|
Anémie de Biermer | Fatigue, pâleur, essoufflement | Absence du facteur intrinsèque bloque l’absorption |
Crohn / cœliaquie | Douleurs abdominales, diarrhées, malabsorption | Atteinte de l’intestin grêle réduit la captation de la vitamine |
Chirurgie gastrique | Amaigrissement rapide, carences multiples | Perte des zones d’absorption ou de sécrétion |
Vous verrez plus loin que d’autres causes, comme les infections ou certains médicaments, peuvent aussi expliquer une chute de la B12.
Quand les médicaments font chuter la vitamine B12
Certains traitements réduisent l’absorption intestinale de la B12. C’est le cas du metformine (utilisé dans le diabète de type 2), qui modifie la flore intestinale et la captation de la vitamine.
Les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP), prescrits contre le reflux gastrique, diminuent l’acidité de l’estomac, ce qui réduit la libération de la B12 contenue dans les aliments.
Résultat : un déficit progressif, surtout en cas de traitement prolongé, parfois associé à une anémie ou à des fourmillements.
D’autres causes moins connues de déficit
En dehors des maladies auto-immunes ou digestives, plusieurs situations expliquent un manque de vitamine B12 :
- Certaines infections intestinales chroniques (ex. Helicobacter pylori, parasitoses).
- Le vieillissement, qui s’accompagne d’une baisse de sécrétion d’acide gastrique.
- Le végétalisme strict, qui prive totalement de sources alimentaires naturelles de B12.
Ces facteurs peuvent se cumuler avec une maladie digestive ou un traitement médicamenteux, aggravant la carence.

Comment compenser : alimentation et compléments
Pour limiter les risques, il est essentiel d’intégrer régulièrement des sources de B12 : viandes, poissons, œufs et produits laitiers.
En cas de régime végétalien, la supplémentation est incontournable.
Les injections ou gélules de cyanocobalamine ou méthylcobalamine corrigent rapidement une carence. Le suivi médical permet d’adapter la dose et la durée.
Conseil pratique : une supplémentation préventive est souvent proposée aux personnes âgées, aux patients opérés de l’estomac et aux végétaliens, afin d’éviter des symptômes irréversibles.
Ce que disent les preuves scientifiques
Tout le monde sait que la vitamine B12 est cruciale pour la formation des globules rouges. Une publication de l’OMS rappelle que les carences prolongées augmentent le risque de troubles neurologiques irréversibles.
Comme vous le savez déjà, le système nerveux est sensible aux déséquilibres métaboliques. Un rapport HAS souligne l’importance de dépister précocement les carences en B12 chez les personnes âgées et les patients sous traitements chroniques, afin d’éviter des complications cognitives.
Ces données confirment que la prévention et le dépistage sont essentiels pour protéger la santé à long terme.
En pratique, que retenir ?
La carence en vitamine B12 résulte souvent d’une maladie auto-immune (Biermer), de troubles digestifs chroniques (Crohn, cœliaquie), d’interventions chirurgicales, ou encore de traitements comme la metformine et les IPP.
Un dépistage précoce et une supplémentation adaptée préviennent des conséquences lourdes, notamment neurologiques.
En clair : repérer les signes d’alerte et identifier les facteurs de risque reste la clé pour protéger énergie, mémoire et vitalité au long cours.